Un phénomène historique spécifique à la Haute Dordogne est le commerce batelier à « bateaux perdus ».
Concentrant les marchandises exploitées dans les gorges de la Dordogne, Argentat, port de la Haute vallée, expédie vers les pays viticoles de Moyenne et Basse Dordogne les merrains nécessaires à la construction des tonneaux, les carassonnes – échalas de vigne. Ainsi, au XIX° siècle, ce sont plusieurs centaines d’embarcations éphémères qui partent du Haut Pays, quand les eaux sont « marchandes », c’est-à-dire suffisamment hautes – et donc dangereuses – pour les emporter.
Cette épopée des gabariers du pays d’Argentat a déjà suscité de nombreux récits. Dans un ouvrage qui vient de paraître, renouvelant la documentation existante, confrontant documents d’archives et clichés anciens, Frédéric Pesteil offre au lecteur une étude complète du processus.
Accompagnant ces pages d’histoire, un manuscrit inédit de Jean-Baptiste Blaudy vient plonger le lecteur dans la vie dangereuse et exaltante de ces hommes qui, vers 1900 encore, osaient affronter ces eaux marchandes, de la Naud d’Arches jusqu’à Libourne, pour exporter les richesses forestières de leur pays : une véritable épopée… Emaillé de noms de lieux, de villages, de passages, et de termes de batellerie, il est illustré de clichés anciens et des illustrations lumineuses de l’artiste briviste Antoine Quaresma.
Le vendredi 1er juillet à partir de 18H, l’ouvrage sera présenté à la Maison du Patrimoine pour une première séance de dédicaces, dans un espace muséographique en grande partie dédié à l’histoire de cette batellerie.
Les Eaux Marchandes, de la Haute à la Basse Dordogne, l’épopée des gabariers,
Auteur : Frédéric Pesteil, conception et coordination : Marie-France Houdart, illustrations : Antoine Quaresma, Maïade Editions.