Un artiste admiré par Picasso sur Xaintrie Val’Dordogne

Jan Krizek, artiste admiré de Picasso et ami d’André Breton, réfugié à Goulles

Dans le cadre de l’exposition d’Art contemporain « Collection en mouvement – Jan Krizek » qui se tient à la Médiathèque Xaintrie Val’Dordogne jusqu’au 16 juin, une visite commentée par David Molteau, médiateur culturel du relais-artothèque et Peuple et Culture Corrèze, a été proposée au public le samedi 21 avril.

Jan Krizek, Artiste tchèque, arrivé à Paris en 1947 pour y nouer des contacts artistiques et y travailler la sculpture, il resta en France jusqu’à sa mort en 1985.

Coincés par le « Coup de Prague » de février 1948, lui et sa femme Jirina décidèrent de rester en France s’interdisant tout retour dans leur pays.

C’est ainsi, à Paris, à la toute fin des années 40 puis au cours des années 50 et 60 qu’il créa l’essentiel de son œuvre et se fit connaître et respecter d’autres artistes (Pablo Picasso, Jean Dubuffet, Pierre Alechinsky, Toyen, Jean Degottex, René Duvillier…)

Admiré par Pablo Picasso qui avait vu sa première exposition parisienne en 1948, Jan Krizek put, grâce à son intervention et son parrainage, exercer son talent dans l’atelier de Robert Picault à Valauris. Il y réalisa plusieurs céramiques et poteries en 1949.

Le poète surréaliste André Breton fit également partie de ceux qui s’intéressèrent de très près à l’œuvre de Krizek et nouèrent des liens amicaux avec lui. L’artiste participa à certaines activités du groupe surréaliste parisien entre 1958 et 1960.

En 1962, réunissant toutes leurs économies, Jan et Jirina Krizek achetèrent un terrain au Bartheil, sur la commune de Goulles, non loin de la ferme d’un compatriote, Oldrich Dubina, qui les avait aidés en 1948 en les accueillant un temps, à Saint-Bonnet-les-Tours-de-Merle. Faute de moyens dans le déménagement il ne put transporter son œuvre sculptée qu’il détruisit.

Krizek construisit de ses mains une première, puis une deuxième cabane en bois, où il vécut jusqu’à son décès en 1985. Il retravailla sporadiquement tout en en continuant à détruire ce qu’il avait produit, exception faite de ce que sa femme arrivait à conserver. Son épouse et « égérie », fidèle à son souvenir, demeura dans les cabanes jusqu’en 2009. Elle légua les œuvres au Fonds Régional d’Art Contemporain du Limousin.

Krizek étant connu sur le territoire, mais pas son œuvre, ce fut l’occasion d’échanges et de témoignages entre la trentaine de personnes présentes.

Certaines ont bien connu le couple Krizek, toujours discret car réfugié sans papier, et ont apporté des précisions sur leur mode de vie si humble, se contentant de peu, mais riche de leur culture et d’un esprit très fusionnel.

Pour connaître davantage l’artiste et son œuvre, une conférence sera proposée par Isabelle Rocton, chargée de la collection du FRAC Limousin, le samedi 2 juin à 15h à la médiathèque Xaintrie Val’Dordogne.